Non, ce n'était pas le lancement d'un disque dimanche soir à l'École secondaire des Studios.

Non, ce n'était pas le lancement d'un disque dimanche soir à l'École secondaire des Studios.

Pays Académie

Charles Michaud

Les Studios… un drôle de nom pour une école, mais sans doute le bon endroit pour que le Parti québécois entre officiellement dans sa période Pays Académie.

Je vous relate, bien sûr, la rencontre convoquée à l’École secondaire des Studios par le député de Saint-Jérôme Pierre Karl Péladeau afin d’officialiser, sur son terrain, sa candidature à la chefferie du PQ.

L’histoire d’un poing assumé

Évidemment, ce fut un rassemblement partisan. Le bon endroit pour que le chef en devenir réassume pleinement le geste controversé: le poing en l’air qu’il brandissait le 9 mars dernier alors qu’il affirmait qu’il s’engageait en politique d’abord pour faire du Québec un pays.

En clair, la plateforme Péladeau s’échafaude déjà. Elle est résolument souverainiste. Il faut expliquer aux Québécois pourquoi ils ont besoin de créer leur propre pays. (Bernard Landry, présent pour l’occasion, a dit «j’aime mieux quelqu’un qui a un poing en l’air que quelqu’un qui baisse les bras».)

On peut déjà imaginer un PKP chef péquiste sillonnant le Québec pour expliquer son projet de souveraineté à la population. Et juste au cas où personne n’aurait imaginé René Lévesque et son tableau, Denise Filiatrault était sur place pour rappeler le 15 novembre 1976.

En somme, Péladeau a réitéré le credo indépendantiste, et on sent bien chez les militants péquistes qui l’appuient le désir de voir sa popularité propulser la cause.  Le buzz médiatique ne laisse aucun doute: l’aspirant-chef du PQ est une véritable célébrité. Il est palpable que les sympathisants adorent voir Pierre Karl, Julie Snyder et leurs enfants. Cette notoriété elle aussi est assumée, puisque la soirée se terminait avec une photo-op familiale. (Au fait, quelqu’un peut me dire si Pierre Céré a des enfants?)

Et maintenant, la course…

Reste la politique. Tout le monde réalise très bien que M. Péladeau est un apprenti-politicien. Il a commis certains faux-pas à date qui le démontrent. En revanche, face à des électeurs qui en ont ras-le-bol des politiciens professionnels, les quelques flip-flop qu’il a commis à date lui sont probablement pardonnés. Évidemment, l’assistance de dimanche soir lui était acquise.

Déjà les sondages donnent le PQ gagnant s’il est dirigé par l’ex-PDG de Québecor, mais la gloire est éphémère devant l’électorat. Encore plus important pour PKP, l’appui des militants du PQ peut aussi être éphémère.

Tous les chefs du Parti québécois ont goûté à cette médecine. Dans son cas, les attentes sont très élevées. Il y a des précédents: si André Boisclair avait une cape de sauveur du PQ, sans doute que Péladeau a le costume complet.

Mais enfin, avec l’entrée en scène du favori, la vraie course peut commencer. Même si le député de Saint-Jérôme part largement favori, le PQ devra réussir à traverser intact la course à la chefferie.  Restera ensuite trois ans avant une prochaine élection. En politique, c’est une éternité.

Vu de Saint-Jérôme, nous sommes maintenant dans un comté all in. Être le comté d’un ministre ou d’un premier ministre, ça peut être excellent pour une région: si le candidat gagne…

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