Le 19 septembre dernier, le groupe Amnistie internationale de l’Académie Lafontaine et de Saint-Jérôme/Laurentides s’est réuni à la Place de la Paix, voisine de la Vieille-Gare de Saint-Jérôme, afin d’inaugurer l’arbre de Raïf Badawi et partager un message important à la population des environs.
Lorsqu’on quitte sa maison et que l’on se promène un peu, on se rend bien vite compte que le monde n’est pas ce que nous imaginions lorsqu’on était enfant. On réalise que la planète vit son lot de problèmes, d’inégalités et d’injustices. À travers la multitude d’enjeux qui marqueront le 21e siècle, il y en a un qui retient mon attention. Est-ce que la liberté est un droit acquis pour tous les êtres humains?
Ce concept fondamental qu’est la liberté doit permettre aux individus d’agir, de vivre et de s’exprimer librement. Malheureusement, à l’ère de l’information, on se rend rapidement compte que les instances politiques sont, peut-être, plus que jamais, tentées d’adopter des politiques plus strictes et autoritaires en utilisant des prétextes touchant la sécurité nationale.
Que ce soit dans certains pays d’Europe, au Moyen-Orient ou même en Amérique du Nord, certains de nos droits chèrement acquis au cours des derniers siècles sont bafoués au nom de certaines visions politiques ou identitaires.
Le fouet contre les mots
Heureusement pour nous, nous vivons dans une société encore relativement juste et respectueuse de nos droits. Ce n’est malheureusement pas le cas pour une grande partie de la population mondiale, comme on a pu le constater en apprenant le châtiment inacceptable et injuste dont est actuellement victime Raïf Badawi, ce blogueur condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour avoir critiqué l’islam et le régime saoudien.
J’estime qu’en s’étant battu et en se battant encore pour la liberté d’expression, il mérite tout notre respect et notre admiration.
Lorsqu’on y pense, l’année 2015 aura été une année assez noire pour les droits humains. Rappelez-vous l’attaque sanglante de Charlie Hebdo, le châtiment infligé à Raif Badawi, détenu depuis 2012, ou encore la détention des journalistes d’Al-Jazeera en Égypte. Et s’ajoutent les événements de Paris et les autres bombes posées pour tuer des innocents.
Pour que les gens sachent
Afin de faire bouger les choses et de sensibiliser les gens au sort réservé aux personnes victimes d’abus ou d’injustice, l’Académie Lafontaine a entrepris plusieurs projets en 2015: signature de pétitions, tournées de classe pour informer les élèves, création et envoi de cartes postales au Parlement d’Ottawa ou encore, la fabrication de cartes de vœux afin de venir en aide aux personnes emprisonnées ou subissant des traitements injustes.
Nous avons planté un arbre à la Place de la paix, située près de la Vieille-Gare de Saint-Jérôme. Les crayons de l’espoir qui l’orneront plus tard vont permettre de souligner cette année mouvementée. Nous espérons que nos actions passées et futures laisseront leurs traces et que les gens prendront conscience que la liberté n’est pas accessible à tous.
Jamais il ne faut perdre espoir
Cet arbre symbolise notre espoir et de notre désir de faire changer les choses, il se tient là, toujours, en perpétuelle expansion, droit et fier. Dans un monde rempli d’inégalités, jamais il ne faut perdre espoir.
De nos jours, la meilleure façon de contrer les jours noirs vécus dans le passé est de reprendre nos beaux vieux crayons ou stylos et ce, le plus rapidement possible.
Au cours des dernières années, des milliers de cartes postales de soutien ont afflué dans les pays des opprimés, afin d’exprimer la volonté de changer les choses. Le 19 septembre, en cette journée importante, nous nous sommes réunis pour une cause qui nous tient tous à cœur: nous avons rendu hommage à ceux qui se battent pour dénoncer les injustices, tout comme Raïf Badawi.
Bref, la liberté d’expression est loin d’être acquise. Elle doit être un fait, un droit qu’on ne peut supprimer. La liberté réside à la pointe de notre crayon, il ne reste plus qu’à écrire et surtout, agir.