Sur l’heure du lunch avec Eric Robitaille

Trouble-Tête

Ariane Prud’homme, finissante de la cohorte 2016 en journalisme et communications au Cégep de Saint-Jérôme.

Eric Robitaille est un géographe qui fait partie de l’équipe Nutrition, activité physique et prévention des problèmes reliés au poids. Son travail porte essentiellement sur la recherche et l’analyse des liens possibles entre les caractéristiques de l’environnement bâti et les saines habitudes de vie.

Plusieurs restaurants-minute, plus communément appelés les restaurants de « fast-food », sont localisés près des écoles. Cette proximité inquiète les chercheurs sur la santé des élèves qui se déplacent pour aller manger dans ce genre de restaurants sur l’heure du lunch.  « Les facteurs explicatifs de l’augmentation du poids de la population et des mauvaises habitudes alimentaires sont multiples. Parmi ceux-là se trouve le facteur de  l’environnement physique, défini d’une part par l’environnement naturel, et de l’autre, par l’environnement aménagé ou bâti (l’ensemble des éléments modifiés par l’être humain).

Certaines études ont montré des liens significatifs entre les caractéristiques de l’environnement alimentaire autour des écoles et l’alimentation des jeunes », cite Eric Robitaille. Alors si une chaîne de restauration rapide s’installe quelque part, les gens habitant ou fréquentant cet endroit sont enclins à aller manger dans ce restaurant. Le fait que des restaurants-minute soient situés près des écoles incite les jeunes à aller y manger sur leur temps de lunch et ceci peut occasionner certains problèmes de santé à ces élèves. Malgré ce fait, « le seul point positif que le restaurant-minute aurait d’être localisé à proximité d’une école, c’est de procurer au jeune une certaine forme d’activité physique en y allant en marchant », raconte-t-il.

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Les élèves sont attirés vers les « fast-food, non pas uniquement pour le type d’aliments servis, mais aussi à cause de la convivialité et de l’autonomie associées au repas entre amis au restaurant-minute. Les écoles ayant des restaurants-minute à proximité devraient se préoccuper du contexte de la prise des repas et mettre en place des lieux de repas conviviaux et variés comme, par exemple, une cafétéria plus petite, un café avec des fauteuils, ou même un local multi-usage avec des tables pour le repas et des activités variées (baby-foot, ping-pong, etc.). » Du même coup, ça pourrait inciter les élèves à se préparer un repas à la maison pour pouvoir le déguster entre amis dans un local où l’ambiance est festive et, en plus, les revenus de la cafétéria de l’école augmenteraient probablement si plus d’élèves restaient sur le terrain de l’école sur l’heure du lunch.

L’environnement est un point important dans la prise de décision face à l’alimentation, mais une part de cette « consommation de malbouffe le midi est aussi fortement associée à des caractéristiques individuelles (sexe, âge et état de santé), familiales (situation familiale et scolarité des parents) et des écoles (localisation urbaine/rurale). D’autres facteurs influencent aussi la consommation de malbouffe chez les élèves québécois fréquentant une école publique : être un garçon, provenir d’une famille en garde partagée, avoir des parents possédant un diplôme d’études secondaires ou inférieures, provenir d’une école de milieu très défavorisé ou situé en milieu urbain.», ajoute-t-il.

Quelques statistiques

Les élèves du secondaire sont facilement influençables par les publicités de malbouffe qu’ils peuvent voir à la télévision ou même sur les panneaux qui se trouvent sur les autoroutes. La tentation d’aller manger du fast-food est donc encore plus forte lorsque ces jeunes savent qu’ils ont le temps de marcher et d’aller s’installer dans un restaurant-minute sur l’heure du dîner. Suite à ces analyses, Eric Robitaille a pu déceler que « près de 40 % des élèves du secondaire provenant d’écoles publiques du Québec ont accès, à moins de 750 mètres, à au moins deux restaurants-minute.

Les proportions de jeunes consommant de la malbouffe deux fois ou plus par semaine sont significativement plus élevées dans les écoles ayant deux (27 %) ou trois (26 %) restaurants-minute dans une zone de 750 mètres que ceux n’en ayant qu’un seul (19%) ou aucun (19%). La présence de restaurants-minute autour des écoles augmente significativement la proportion d’élèves qui consomment de la malbouffe le midi. Le risque de consommer de la malbouffe sur l’heure du lunch est de 50% plus élevé chez les élèves ayant accès à deux restaurants-minute ou plus dans une zone de 750 mètres autour de l’école ».

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