Le maire de Piedmont Clément Cardin, l'ex-député Jacques Duchesneau, la présidente de l'Association de citoyens Claudine Ouellette et le député de Chambly Jean-François Roberge, porte-parole de la CAQ en matière d'éducation, à Saint-Sauveur le 31 août 2016.

Le maire de Piedmont Clément Cardin, l'ex-député Jacques Duchesneau, la présidente de l'Association de citoyens Claudine Ouellette et le député de Chambly Jean-François Roberge, porte-parole de la CAQ en matière d'éducation, à Saint-Sauveur le 31 août 2016.

Rentrée amère pour des parents de Piedmont

Charles Michaud

La rentrée scolaire a un goût amer pour un groupe de parents de Piedmont. Ils estiment que la Commission scolaire des Laurentides déracine leurs enfants.

Ces enfants fréquentaient auparavant le Pavillon Marie-Rose à Saint-Sauveur, situé dans le village, derrière l’église. À la suite d’une décision de la commission scolaire, ils fréquenteront maintenant l’École Saint-Joseph, à Sainte-Adèle.

Même si l’association des parents et citoyens de Piedmont a fait le voeu l’été dernier que leurs enfants n’iraient pas à l’école à Sainte-Adèle, ils rentrent en classe ces jours-ci.

«Manque d’écoute», dit le maire Cardin

«Les enfants de Piedmont vont à l’école de Saint-Sauveur depuis 100 ans», a dit le maire de Piedmont Clément Cardin, selon qui la commission scolaire manque à la fois d’écoute et de sensibilité.

«Nous réiterons notre demande à la commission scolaire. Nous [les municipalités] avons toujours travaillé en collaboration avec la commission scolaire, mais cette collaboration ne doit pas être à sens unique», a-t-il dit. Le groupe de parents a l’appui des maires de Piedmont et Saint-Sauveur, ainsi que des autres maires de la MRC des Pays-d’en-Haut.

Il a ajouté que cette décision risque fort de créer un climat de non-confiance entre la commission scolaire et les municipalités. «Certains enfants qui allaient à l’école à pied devront désormais prendre l’autobus et faire deux transferts tous les jours», a-t-il rappelé.

«Les enfants ne sont pas des enjeux», dit Duchesneau

Se défendant bien de vouloir faire de la politique dans le dossier, Jacques Duchesneau, ex-député caquiste de Saint-Jérôme et résident de Piedmont a dit: «Je suis ici comme simple citoyen. Cette décision est un enjeu de société et une question fondamentale de milieu de vie. On ne souhaite pas de confrontation, mais une bonne discussion s’impose. Les enfants ne sont pas des enjeux, ce sont des êtres humains.»

Claudine Ouellette, mère d’un enfant touché par la décision, a pris la parole au nom de l’Association des parents et citoyens de Piedmont. Visiblement très émue, elle a fait appel au gros bon sens: «Je veux simplement que mon enfant puisse apprendre dans son milieu de vie.»

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Le député de Chambly Jean-François Roberge, porte-parole de la Coalition avenir Québec(CAQ) en matière d’éducation, abondait dans le même sens. «Dans ma vie professionnelle, j’ai enseigné durant 17 ans à l’élémentaire, dans la même école, à des frères et soeurs dans certains cas. C’est un milieu de vie où les gens se connaissent.»

«Envoyer les enfants à l’école ailleurs, c’est un plan B. Ces jeunes ont droit au plan A de la part de leur commission scolaire. D’autant plus qu’il n’y a pas de bonne raison de les faire étudier loin de chez eux. Des locaux modulaires, c’est mieux que des autobus.»

Le Pavillon Marie-Rose à Saint-Sauveur comptait jusqu’à l’an dernier des locaux supplémentaires modulaires, qu’on appelle aussi des préfabriqués. Ils ont été démantelés.

La transfert touche présentement une trentaine d’enfants.

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La commission scolaire peu réceptive

Pour sa part, la Commission scolaire des Laurentides(CSL) répète de façon systématique que son conseil «a déterminé que l’École Saint-Joseph devient l’école de quartier pour les résidents de Piedmont pour des raisons de surpopulation récurrente à Saint-Sauveur». La formule est reprise dans un communiqué datant du lundi 30 août.

En bref, elle consacre le principe que l’école de quartier des élèves n’est pas celle qui est la plus près de chez eux, mais une autre école située plus loin.

La CSL estime que le délai additionnel de transport pour les élèves augmentera de 8 à 10 minutes seulement et affirme qu’il est faux qu’elle manque d’écoute. Elle affirme plutôt que les doléances des parents ont été «entendues et considérées» et qu’elle étudiera la situation en cours d’année, dans la mesure où un projet émergerait de l’équipe-école ou de son conseil d’établissement. Elle estime qu’il s’agirait là d’un projet d’envergure exigeant plusieurs mois de travail.

De plus, le plus récent avis publié au 1er septembre 2016 sur le site de la CSL se lisait ainsi:

Par décision de la présidente, Mme Gisèle Godreau et du directeur général, M. Claude Pouliot, la séance du comité exécutif prévue le 7 septembre 2016 n’aura pas lieu au motif qu’aucun point ne nécessite une attention immédiate pour la conduite des affaires et des opérations de la Commission scolaire des Laurentides.

Facture pour aller à l’école chez soi: 650$

Enfin, la commission scolaire affirme qu’elle applique «à la lettre» sa politique de transport pour les élèves. C’est donc dire que les dix enfants de Piedmont qui ont obtenu une dérogation et qui continueront d’aller à l’école de Saint-Sauveur, plus près de chez eux, devront payer 650$.

Ceci parce qu’ils choisissent une école qui n’est pas désignée comme leur école de quartier.

Même si l’école qu’ils fréquenteront est plus proche que leur soi-disant école de quartier, située à Sainte-Adèle.

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