Des framboisiers ont été plantés dans cette plate-bande par le groupe des Incroyables comestibles Rivière-du-Nord près du Cégep de Saint-Jérôme, le 2 mai 2017.

Des framboisiers ont été plantés dans cette plate-bande par le groupe des Incroyables comestibles Rivière-du-Nord près du Cégep de Saint-Jérôme, le 2 mai 2017.

Des légumes gratuits pour tout le monde, partout dans Rivière-du-Nord

Charles Michaud

Le groupe Incroyables comestibles Rivière-du-Nord rêve d’une ville où on trouverait des légumes partout, tout l’été, à la disposition de tout le monde.

Imaginez-vous passer sur la piste cyclable en vélo, et cueillir une poignée de framboises. Ou, en descendant du train, cueillir quelques tomates pour déguster en arrivant à la maison. Tout cela parce que quelqu’un, quelque part, dans votre ville, aurait décidé que c’est une bonne idée que tout le monde mange santé, que l’on s’entraide, et que ce serait plus «vert» de manger des denrées qui poussent là où on vit plutôt que de voyager des kilomètres en camion.

Des plates-bandes pleines de tomates, de radis, de concombres, de pommes de terre, de carottes, de navets, de betteraves, etc. Pas compliqué: si ça se cultive au Québec, il y en aurait. Les gens n’auraient qu’à cueillir ce dont il sont besoin.

Changer le monde une idée à la fois

Un rêve de vieux hippies? Un mode de vie simple, environnemental et responsable adopté par des gens aux nouvelles idées? Un peu des deux, espère-t-on au sein du groupe.

Johanne Cadotte, la présidente du groupe, est «émerveillée» par la participation des gens et l’accueil fait au projet. «Les gens s’impliquent parce qu’ils y croient et contribuent de toutes sortes de façons. Il y a des légumes à planter, des plate-bandes à aménager, une page Facebook à créer pour qu’on communique, etc.»

Déjà, les pionniers du groupe s’activent: ils ont planté des asperges et des framboisiers dans des plates-bandes à proximité de la piste cyclable. D’autres suivront bientôt, toujours sur les terrains du cégep, sur la rue Fournier.

On en trouvera bientôt au Centre Le Rocher, voisin de l’église Saint-Pierre. La directrice du Cégep de Saint-Jérôme, Nadine LeGal, parle déjà de la possibilité d’intégrer l’initiative aux activités des étudiants la saison prochaine.

Raymond Courtemanche, retraité et citoyen très impliqué à Saint-Jérôme, a obtenu un soutien financier de 3000$ de la Caisse Desjardins de Saint-Jérôme pour complémenter les fonds que les membres ont déjà commencé à amasser à partir de contributions volontaires.

Un autre membre, Jacques Hébert, a entamé des discussions avec l’Atelier des aînés, un groupe de retraités qui travaillent le bois, pour construire des bacs pour la culture des légumes.

Une agronome, qui a manifesté le désir de rester anonyme, assiste les membres dans la culture des plants.

Un commerce de jardin, Jardissimo, contribuera des plants et des semences à prix réduit.  Sans compter les individus qui parlent déjà de cultiver quelques légumes en bordure de la rue sur leur terrain afin que la récolte puisse servir à tout le monde.

De plus, le groupe est à la recherche de gens qui ont le goût de participer et qui voudraient sarcler, arroser, et donner un coup de main selon leurs talents. Les personnes intéressées à joindre le groupe ou désireuses d’en savoir davantage peuvent écrire à Johanne Cadotte à [email protected].

Le partage

Les Incroyables Comestibles sont nés en Angleterre, à Todmorden. Ses membres, tel qu’ils se décrivent, sont un groupe de passionnés qui veulent construire un monde où chacun est responsable du bien-être de la planète et de ses semblables. L’organisme vise à fournir des aliments de qualité à tous leurs voisins en travaillant en équipe, en formant les gens, en les accompagnement dans la culture et ensuite dans la cuisine, tout en soutenant les commerces locaux.

À Todmerden, le mouvement opère sans employés rémunérés, sans édifices, et sans fonds publics. Un engagement radical à agir et bâtir des collectivités.

«L’agriculture urbaine va devenir une nécessité. C’est le temps de faire place à des nouvelles idées, dit Johanne Cadotte. Bien sûr, il existe aussi des jardins communautaires, mais ceux-ci sont divisés en petits terrain privés. Notre projet veut contribuer à créer une communauté en favorisant le partage, et le dialogue aussi.»

À l’instar des Incredible Edibles de Todmorden, les responsables du projet lancé cet hiver espèrent que le décor se remplisse de plates-bandes un peu partout, que les gens s’y arrêtent pour jaser, que ceux qui les cultivent rencontrent leurs voisins.

À Todmorden d’ailleurs, la ville favorise l’utilisation de chaque plate-bande publique, de chaque terrain vacant, pour cultiver des légumes.

Les créatrices du projet de Todmorden parlent même de «jardins de propagande» qui sont situés pour attirer l’attention des gens et faire connaître le mouvement.

Une idée du projet de Todmorden dans cet extrait du film Demain, un documentaire sur le changement.

YouTube video

Et si on vous envoyait nos nouvelles le samedi matin?

On est là pour vous informer.

Vous pourrez vous désinscrire quand vous voudrez, ou changer la fréquence de vos envois.

Vous voyez de l'information inexacte dans cette page? Dites-le nous!

Envie d'ajouter quelque chose? Les commentaires sont bienvenus ici, mais ils sont modérés.

TopoLocal