Oui, c’est une première à Saint-Jérôme: la moitié des membres du nouveau conseil municipal sont des femmes, si l’on exclut le maire Stéphane Maher dont l’objectif était justement d’atteindre cette parité aux 12 sièges de conseillers. Il n’en demeure pas moins que Saint-Jérôme demeure la seule des cinq villes de la MRC de la Rivière-du-Nord qui n’a jamais élu une femme à la mairie.
Dans toute son histoire, qui remonte à 183 ans, seulement trois candidates ont tenté, sans succès, de s’asseoir sur le siège du maire: Yolande Leduc Robert en 1981, Huguette Bourdeau en 1993 et Line Chaloux en 2001, à la veille de la fusion. En 1989, Huguette Bourdeau avait été, avec Lorraine Auclair, l’une des deux premières femmes à accéder à un poste de conseillère municipale.
Même en tenant compte des trois anciennes municipalités voisines fusionnées à Saint-Jérôme en 2002 (Bellefeuille, Saint-Antoine et Lafontaine), on ne trouve aucune femme au poste de maire dans l’histoire municipale locale.
Des mairesses tout autour
Tout autour pourtant, les quatre autres villes de la MRC ont déjà été dirigées par une mairesse. À Saint-Hippolyte, cette situation remonte à plus de 30 ans avec Huguette Blondin-Taylor (1981-1985), à l’époque une des seules à occuper une telle fonction dans les Laurentides, avec Violette Gauthier, de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Il faudrait aussi ajouter Liane Nightingale, qui dirigeait au même moment la petite municipalité de New-Glasgow, fusionnée plus tard à Sainte-Sophie.
Au début des années 90, des femmes ont aussi été élues à la mairie à Prévost, Claire Boivin-Boisvert(1990-1992), et à Saint-Colomban Jocelyne Légaré(1993-1997). Quant à Sainte-Sophie, Louise Gallant, première mairesse élue en 2013, vient d’être reportée au pouvoir sans opposition.
Cela dit, le nombre de femmes impliquées en politique municipale, en tant qu’élues ou candidates défaites, s’accroît sans cesse au Québec et les villes de la MRC de la Rivière-du-Nord n’y font pas exception.
28 femmes sur 77 candidats
Aux élections du 5 novembre dernier, 28 candidates étaient en lice dans les cinq villes de la MRC, soit un peu plus du tiers des 77 aspirants. Trois d’entre elles briguaient la mairie à Prévost, Saint-Colomban et Sainte-Sophie.
Outre la mairesse Louise Gallant, 15 autres femmes ont été réélues ou ont accédé pour la première fois à leur conseil municipal. Cela représente 45 % des 36 sièges disponibles. On n’est donc pas si loin de la parité! Outre Saint-Jérôme et Saint-Colomban, où cette parité est acquise aux postes de conseillers, on trouve deux conseillères dans chacune des trois autres villes.
Mentionnons qu’à la suite du scrutin du 5 novembre, plusieurs villes des Laurentides ont élu ou réélu des mairesses. C’est le cas, pour la première fois, à Piedmont(Nathalie Rochon) et à Sainte-Adèle(Nadine Brière). Parmi les autres, signalons Sainte-Anne-des-Lacs(Monique Monette Laroche), Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson(Gisèle Dicaire), Val-David(Kathy Poulin), Sainte-Thérèse(Sylvie Surprenant), Boisbriand(Marlène Cordato) et Pointe-Calumet(Sonia Fontaine).
À l’échelle du Québec, on compte maintenant 210 mairesses, soit 20 de plus qu’à la suite des élections de 2013.
Un idéal à atteindre?
L’accession d’un plus grand nombre de femmes en politique municipale est de toute évidence une bonne chose. Après tout, elles constituent 50% de la population et il était nécessaire de créer une brèche dans le boys club qu’étaient les conseils municipaux jusqu’à il n’y a pas si longtemps.
Faut-il pour autant faire de la parité hommes-femmes un objectif incontournable? Plus que jamais cette année, les équipes politiques (encore très majoritairement dirigées par des hommes) en ont fait un idéal à atteindre. On peut cependant se demander si leur motivation première était vraiment de faire place à des candidates susceptibles d’amener une vision différente de l’administration municipale, ou bien s’il s’agissait surtout de manifester leur vertu et de répondre à l’air du temps… Un peu comme ces inévitables plaidoyers en faveur de l’environnement.
Même si cette hypothèse soulèvera des hauts cris, on peut penser que certaines candidates de cette année ont bénéficié indirectement du mouvement de sympathie découlant du récent tsunami des dénonciations d’agressions et d’inconduites sexuelles, qui a des conséquences partout où les hommes exercent une forme d’autorité. Et c’est tant mieux!
Quoiqu’il en soit, le principal critère qui devrait motiver le choix d’un maire, d’un conseiller ou d’un député ne devrait pas être son sexe, mais sa capacité de bien faire la job.
oui pour une mairesse a st jerome . mais pas madame Nathalie Lassalle . pas satisfait d elle comme conseillers municipal