Les quatre conseillers municipaux de Saint-Jérôme qui font partie de la commission sur le cannabis remettront en juin 2018 un rapport sur les façons dont la Ville entend «encadrer» l’utilisation de la marijuana.
Une décision déjà prise
Le président de la commission, le conseiller Benoit Delage, a mentionné par voie de communiqué que son groupe ne se prononcera pas sur la décision déjà prise en faveur de la légalisation, mais bien sur les moyens d’encadrer son usage.
Il a ajouté que le comité compte maintenir une cadence soutenue dans le but de livrer son travail dans les délais.
Outre le conseiller Benoit Delage, conseiller du centre-ville, district 6, les conseillers membres sont Nathalie Lasalle, François Poirier et Gilles Robert.
Comme du tabac ou de l’alcool?
La tâche sera délicate. Pourra-on-fumer du cannabis en public, comme du tabac? Ou doit-on se limiter à en consommer dans des lieux privés, comme c’est le cas pour les boissons alcoolisées?
Présentement, boire de l’alcool en public au Québec est interdit et peut entraîner une amende. Mais il y a de la tolérance et des exceptions nombreuses.
On peut consommer de l’alcool sur une terrasse mais la fumée y est interdite. Verra-t-on apparaître des bières au pot?
Il n’est pas rare de voir des personnes en pique-nique dans un parc prendre du vin, de la bière, ou d’autres boissons alcoolisées. La Ville elle-même permet la vente de bière lors de ses rassemblements, entre autres à la Fête nationale et lors des concerts du festival Saint-Jérôme Folk.
Quant au tabac, l’odeur mais surtout les effets de la fumée secondaire ont fini par entraîner des consensus qui sont aujourd’hui bien acceptées. Pas le droit de fumer dans des édifices publics, le transport en commun, ni à proximité des entrées et sorties des édifices, ni dans une auto en présence d’un enfant, pour ne nommer que les cas les plus évidents.
Si on cumule les interdictions du tabac et de l’alcool, le cannabis pourrait être interdit partout sauf entre les quatre murs de sa maison ou dans sa propre cour. Une situation qui risque rapidement d’être contestée puisque la substance, on le rappelle, n’a plus rien d’illégal.
Sera-t-il illégal de faire un pique-nique avec des muffins au cannabis? Se fera-t-on interpeller si on fume des bouts de cigarettes de tabac aux extrémités tordues dans le parc Labelle?
Autant de questions qui risquent de finir par se poser. Et que la commission devra nécessairement aborder. D’ailleurs, il faut s’attendre à ce que l’usage, partout au Canada, finisse par baliser les lois qui gouverneront l’usage de la marijuana.
Une commission locale
La création d’une commission «jérômienne» pour se pencher sur la question en a surpris plusieurs. Certains sont très heureux de voir qu’on travaille à une véritable solution locale, alors que d’autres n’y voient qu’une campagne de relations publiques.
Chose certaine, dans 5 mois, on aura une idée de la perception «jérômienne» de la nouvelle loi et de son application. Le comité entend mener un sondage via Internet, ainsi que tenir des rencontres avec des organismes et institutions locales et régionales.
Les organismes et institutions que la commission compte inviter ne sont pas encore identifiés, mais la commission affirme qu’elle fera des efforts fréquents et transparents pour communiquer avec les citoyens tout au long de ses travaux.
Les personnes qui craignent que le comité ne comprenne pas bien les effets du cannabis peuvent être rassurés: au moins la moitié des membres du comité ont avoué à TopoLocal en avoir utilisé au moins une fois. Ils parleront donc en connaissance de cause.
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