Réunis pour l'avant-première du film 1991 à Sainte-Adèle, les proprios du Spago Louis Desjardins et Angela Klein, en compagnie de Geneviève et Tom Fermanian, du cinéma Pine, ainsi que Alex Nachi, Ricardo Troggi, Nicole Robert et Jean-Carl Boucher.

1991, une troisième bière avec Ricardo Trogi

Charles Michaud

Vous avez un ami drôle, avec une vie qui ressemble à la vôtre. Drôle et sympathique. Pourquoi ne pas s’asseoir le temps d’une bière, ou encore mieux, le temps d’un film?

Ricardo Trogi est un conteur extraordinaire. Comme tous les conteurs, l’essentiel de son histoire est vrai. Mais, aussi comme tous les bons conteurs, il prend quelques libertés dans la façon de la raconter. L’histoire n’est que plus savoureuse. C’est un autre bout de sa vie qu’on découvre dans son nouveau film: 1991.

Après 1981 et 1987, voilà une troisième occasion d’entendre quelqu’un qu’on connaît nous raconter une partie de sa vie. Raconter au sens propre, puisque, comme c’était le cas pour 1981 et 1987, encore une fois c’est Trogi lui-même qui fait la narration. Le personnage du prof de cinéma dans le film l’explique d’ailleurs: «Racontez une histoire que vous connaissez», enseigne-t-il au jeune Trogi dans son cours de scénarisation. On replonge dans l’autobiographie.

Le voyage de ses 21 ans

On retrouve donc Trogi, encore une fois joué par Jean-Carl Boucher. Il a 21 ans. et il est amoureux d’une fille. Évidemment, il a décidé que c’est la femme de sa vie. Il va donc la suivre en Italie le temps d’un cours d’été à Perugia. Une chance en or de nous raconter quelques faits saillants de son passage à l’âge adulte en terre étrangère, seul avec son sac à dos, à la poursuite de la femme de sa vie.

Aussi une chance en or de surprendre et amuser son auditoire, qui tombe encore sous le charme du jeune Ricardo, ses histoires, ses faiblesses, sa naïveté.

On le sait depuis 1981 et 1987: ces chances, Trogi ne les rate pas. On s’amuse et on l’aime bien, ce jeune…

On aime sa mère complètement folle, qui nous offre certaines des scènes les plus drôles du film. Une performance à signaler de Sandrine Bisson, qui donne brillamment la réplique à …un téléphone! Même s’ils ne sont pas très présents dans ce film qui se passe à l’étranger, on retrouve avec plaisir son père en alcoolique qui s’ignore, et sa mère en hystérique qui s’assume.

On aime bien sa blonde/pas sa blonde Marie-Ève Bernard(Juliette Gosselin), et son coloc Mamadou(Mamoudou Camara), mais celui qui nous marque vraiment c’est sans contredit Arturo. Un gars comme tout le monde en rencontre au moins un en voyage. En fait, un amalgame de plusieurs vraies rencontres de voyage de Ricardo Trogi. Arturo n’a pas un sou, quête constamment à boire, à manger et à fumer. Un vagabond par excellence, sans attaches, joué de façon inspirante par Alexandre Nachi.

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Aussi en vedette: le train, Perugia et Bob Dylan

Il n’y a pas mieux, pour un voyage à 21 ans, que le train. Symbole incontournable du voyage lent. Savouré un kilomètre à la fois. Une gare à la fois. Une rencontre à la fois. Un choix de production quand même couteux, ajoutera la productrice Nicole Robert, puisqu’il fallait trouver un train authentique qui faisait vraiment 1991. Pas grave, ça marche.

Autre bon choix: Perugia. Superbe, toute en pastels et baignée de soleil, belle en couleur comme en noir et blanc, qui offre au film un remarquable décor. Certainement la prochaine destination italienne de quelques-uns des spectateurs qui verront le film.

Enfin, un troisième choix gagnant. Like a rolling stone de Bob Dylan, et sa question existentielle par excellence «How does it feel?» ( «Un choix encore plus coûteux que le train», ajoute Nicole Robert de sa voix de productrice) Une chanson qui contribue à asseoir le film dans l’imaginaire des spectateurs. C’est aussi grâce à elle si même les baby-boomers, qui avaient atteint l’âge des pelouses et des hypothèques en 1991, reconnaîtront une partie de leur jeunesse dans le film.

Voilà donc que Ricardo Trogi installe dans le cinéma québécois une vraie franchise à l’américaine. On a déjà le goût de lui demander le titre du prochain, ou s’il continuera de raconter sa vie au cinéma. «Je ne sais pas encore», répond-il.  1999? 2004? 2022? La réponse se trouve quelque part dans le futur de la vie du réalisateur.

Pour l’instant, 1991 sort sur les écrans du Québec le 25 juillet, dont le cinéma Pine de Sainte-Adèle où avait lieu l’avant-première, le dimanche 22 juillet.

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