« Je me suis mis. comme ça, à m'intéresser aux microphones de toutes sortes, et avec le temps, j'ai fini par en faire une collection » dit Jean-Frabçois Débué, qui anticipe s'y mettre «sérieusement» à sa retraite, au début de 2019.

Jean-François Dubé, l’homme aux 200 microphones

Charles Michaud

C’était peut-être naturel que Jean-François Dubé collectionne les microphones. Après tout, il a passé sa vie dans la sonorisation, dont il a fait son métier.

Tout ce qu’il faut pour créer une ambiance vintage.

Jean-François Dubé exposait lors des Journées de la culture une série de microphones de sa collection, qui en compte plus de 200. Des microphones anciens pour la plupart, des classiques en quelque sorte, qui rappellent les années où la radio et les spectacles live étaient la source presqu’exclusive de divertissement musical.

On distingue, sur ces micros qui datent des années 1920, les ressorts destinés à empêcher que le micro reproduise les sons causés par le mouvement de leur support.

Dans La Bolduc

Sa collection compte quelques pièces d’exception, au point où certains de ses micros ont fait des apparitions au cinéma. Si vous avez vu La Bolduc, par exemple, vous avez vu des micros qui lui appartiennent. Tout comme on en verra dans le film On the basis of sex, une production américaine de Focus Features qui retrace la vie de la juge américaine Ruth Bader Ginsburg, prévu sur les écrans en décembre prochain.

Une série de microphones à rubans de la fin des années 1930 et 1940, par des fabricants aux noms familiers tels que RCA et Electro-Voice. À l’extrême gauche, un exemplaire unique: le microphone qui fut remis à Roger Baulu lors de son départ de la station CKAC..

Sa collection compte aussi l’authentique microphone de radio remis à Roger Baulu à la suite de sa carrière à la station CKAC, de même que plusieurs autres utilisés à partir des années 1920.

Quelques générations de téléphones rappellent l’omniprésence des microphones dans la vie quotidienne au fil des ans.

«Pour faire une sorte de suite logique et pour expliquer la naissance du microphone et son évolution, j’ai inclus quelques téléphones dans mon exposition. Le téléphone, pour être pratique, exigeait un moyen de transformer la voix humaine en signal électrique, et sa naissance a influencé la technologie des micros depuis le début», dit Jean-François Dubé.

Ainsi les visiteurs apprenaient une autre version de l’histoire selon laquelle Alexander Graham Bell aurait été à l’origine du microphone. S’il est vrai que Bell et son invention ont fait beaucoup progresser l’utilisation du microphone, on devrait plutôt dire que le principe qu’utilise un micro pour transformer la voix en ondes électriques était connu par plusieurs chercheurs de l’époque. «Je me fais un plaisir de remettre les pendules à l’heure, dit Jean-François Dubé, parce que l’histoire n’est pas nécessairement celle que l’on entend le plus souvent.»

Des appareils radio

La «suite logique» de Jean-François Dubé inclut aussi de nombreux appareils radio qui, eux aussi, font voyager dans le temps. Si les personnes plus jeunes étaient impressionnées par le look rétro de beaucoup des appareils en exposition, les plus âgés avaient souvent l’impression de revoir une image de leur passé.

Cette radio remonte à l’époque où les gens s’installaient autour de l’appareil pour se divertir ou s’informer, comme on le fait aujourd’hui devant des écrans. Il fallait à l’époque imaginer ses propres images, les animateurs devaient donc avoir un talent pour la description.
La cuisine des années 1950 n’était pas complète sans ces appareils à l’époque où la radio accompagnait le quotidien des gens.

Si Jean-François Dubé est relativement peu connu dans la région, c’est parce que son travail, par définition, s’est toujours fait en coulisse. Si peu de gens l’ont vu, des milliers de personnes ont entendu le fruit de son travail, que ce soit à la sonorisation des spectacles d’En Scène pendant 20 ans, à titre de propriétaire de sa propre entreprise de sonorisation, Direction Scène, ou encore lors d’événements à l’École polyvalente de Saint-Jérôme, où il est technicien en audio-visuel et responsable de la salle André-Prévost pour encore quelques mois, jusqu’à sa retraite au début de 2019.

«Après ça, j’aurai vraiment le temps de m’occuper sérieusement de ma collection», a-t-il conclu.

Cette superbe radio aux allures art déco est une reproduction d’un radio Sparton 566 datant de 1936.
Les appareils radio de cette époque prenaient de la place. Ils étaint stylisés pour accompagner les meubles. Celui-ci était fabriqué par Teraphone, une entreprise ‘Europe de l’est qui reproduisait les modèles populaires de fabricants allemands.

À la suite d’un trop bref passage au chalet Pauline-Vanier à Saint-Sauveur lors des Journées de la culture des 29 et 30 septembre, verra-t-on bientôt la collection de Jean-François Dubé ailleurs dans la région?

Probable. L’idée est trop bonne et l’expérience trop intéressante pour ne pas être reprise. Reste à voir où et comment.

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