Illustration par Cristina Bernazzani

Illustration par Cristina Bernazzani

Les conseillers de Saint-Jérôme ont des comptes à rendre

Charles Michaud 5 commentaires

À la lumière de ce que l’on sait maintenant au sujet des manoeuvres électorales de Stéphane Maher, les conseillers municipaux de Saint-Jérôme ont désormais des comptes à rendre à ceux qui les ont élus.

Faisons tout de suite une mise au point. Jusqu’à preuve du contraire, Stéphane Maher est innocent. Même si les faits sont accablants, c’est à un tribunal qu’il appartiendra de décider s’il a oui ou non enfreint la loi.

Nonobstant la loi, les gestes qu’il a posés sont douteux, et dans certains cas moralement inacceptables.

La Ville de Saint-Jérôme compte douze conseillers municipaux, je vous propose d’analyser les options qui s’offrent à eux et elles.

Deux voix discordantes

Mentionnons d’abord que deux conseillères, à quelques semaines d’intervalle, ont pris leurs distances par rapport au maire. D’abord Nathalie Lasalle et ensuite Johanne Dicaire ont quitté son parti.

Dès qu’elles ont annoncé leur départ, Maher les a exclues des commissions du conseil qu’elles chapeautaient. Une décision que le maire a essayé de lier à la « gouvernance » et non à la « politique » a-t-il dit.

Unanimement, tout le reste du conseil a appuyé ce choix de Maher.

La chorale silencieuse des 10

Depuis l’automne 2017, Stéphane Maher jouit de l’appui indéfectible de Benoit Beaulieu, François Poirier, Bernard Bougie, Chantal Lambert, Sophie Saint-Gelais, Gilles Robert, Janice Bélair-Rolland, Benoit Delage, Érik Bak et Mylène Laframboise.

Tous ces conseillers municipaux ont systématiquement refusé de commenter l’expulsion de leurs ex-collègues. Certains ont dit ne pas être au courant, d’autres nous ont dirigé vers le service des communications de la Ville. Même ceux qui ont accepté de défendre les décisions du maire du bout des lèvres l’ont fait en refusant d’être cités.

Beaucoup de ces conseillers ont dit tout ingorer des manoeuvres qui ont mené à l’exclusion de Fauteux et Marion.

Deux témoins silencieux

Deux des membres du conseil, Gilles Robert et Benoit Beaulieu, étaient présents lors des rencontre au cours desquelles Maher a expulsé Fauteux et Marion. Eux ne peuvent pas dire qu’ils ignoraient la manoeuvre.

Ils ont entendu les propos de Maher 18 mois avant que l’existence de l’enregistrement de Mario Fauteux soit rendu public. Ils ont assisté aux promesses faites par le maire dans le but de dissimuler son stratagème

Ce n’est qu’une opinion, mais il serait honorable de leur part de démissionner également, ou au moins d’expliquer pourquoi les citoyens devraient continuer à leur faire confiance. Les pages de TopoLocal leur sont ouvertes. Nous leur avons offert maintes occasions de répondre à nos questions.

Deux candidates surprise

Deux autres membres du conseil, les conseillères Mylène Laframboise et Sophie Saint-Gelais, sont des candidates surprise qui en apparence se sont ajoutées à l’équipe Maher à la date limite des mises en candidature.

Un cercle assez restreint d’individus connaissait leur candidature. On peut présumer que Maher, Gilles Robert et Benoit Beaulieu savaient. Nathalie Lasalle et Johanne Dicaire ont affirmé l’avoir appris le soir même de la fin des nominations, lors d’une rencontre du parti. Les autres conseillers n’avaient pas de réponse.

Contrairement à ceux des candidats, les bulletins de candidature de Mylène Laframboise et Sophie Saint-Gelais ont la même calligraphie que celui de Stéphane Maher.

À une exception près, les mêmes 30 personnes ont signé les bulletins de candidature des deux candidates. Cela m’avait incité à demander à Sophie Saint-Gelais si effectivement, elle avait recueilli les signatures de son bulletin en compagnie de Mylène Laframboise. « Ce n’est pas de vos affaires », a-t-elle répondu.

Ces deux candidates doivent certainement ressentir un malaise quant à la façon dont elles ont accédé au conseil. Ce n’est qu’une opinion, mais je crois qu’elles devraient considérer la possibilité de quitter leurs fonctions.

Et les six autres

Restent François Poirier, Bernard Bougie, Chantal Lambert, Janice Bélair-Rolland, Benoit Delage, et Érik Bak.

On ne peut que leur souhaiter un soudain accès de courage. Assez pour se regrouper, trouver un porte-parole et s’excuser publiquement d’avoir été dupes de tout le procédé orchestré par leur chef.

Être élu est un droit, mais aussi un privilège

Je l’ai écrit au début de ce texte, Stéphane Maher est accusé d’avoir enfreint la loi. Il a le droit de se défendre.

Ceux qui ont assisté à ses manoeuvres ont le droit, avec plus ou moins de crédibilité selon leur rôle, de dire qu’ils étaient plus ou moins d’accord, qu’ils ne savaient pas, etc. À moins que la loi en décide autrement, à la lumière des faits connus jusqu’ici, tous ces gens ont le droit de rester en poste jusqu’à la fin de leurs mandats.

Mais les citoyens de Saint-Jérôme leur reconnaîtront-ils le privilège de les représenter? Méritent-ils cette confiance?

Chose certaine, ils ont terni le visage de la démocratie. Et une fois de plus, Saint-Jérôme est perçue comme une drôle de ville.

La collectivité doit se lever, écarter ces gens du chemin et rappeler que oui, Saint-Jérôme peut être une cité de possibilités, un rêve qui reste à réaliser…

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5 réflexions à propos de <i>Les conseillers de Saint-Jérôme ont des comptes à rendre</i>

    • Je partage entièrement votre point de vue et suis tout aussi fier d’appuyer financièrement TopoLocal qui fait la preuve de la nécessité d’un tel outil d’information dans une communauté comme Saint-Jérôme.
      Bernard Morin

      Répondre
  1. Tout à fait d’accord avec ce texte, St Gelais et Laframboise sont des imposteurs complice et bénéficiaire du stratagème du Maire Maher et Beaulieu et Robert complice également d’avoir été témoin d’un acte illégal sans le dénoncer. D’ailleurs n’est il pas inscrit au règlement de la Ville sur l’ethique L’obligation de dénoncer tout acte illégal?

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