Mariloup Wolfe a présenté en avant-première dimanche au cinéma Pine de Sainte-Adèle Jouliks, qui marque son retour à la réalisation cinématographique après 10 ans d’absence.
Je vous le dis tout de suite. Jouliks est un film d’une profonde tristesse. Mais ne quittez pas la page tout de suite: c’est aussi un film lumineux. Pour l’âme et pour les yeux. Je vous dis autre chose tout de suite: j’ai beaucoup aimé. Vous voilà avertis. Souvent dans ce genre de texte, c’est à la fin que les gens comme moi vous livrent leur «savant verdict».
Mais ici, aujourd’hui, je commence par la fin. Ou peut-être, justement, le début.
Commencer par le début ou la fin, c’est toujours une question qu’il vaut la peine de se poser. Une question que Jouliks aussi soumettra à votre réflexion. Dès le début du film.
Commençons par le début. Sachez d’abord que Jouliks est une pièce de théâtre écrite par Marie-Christine Lê-Huu en 2005. Jouliks est un mot d’origine russe qui signifie «voyou»
Sachez aussi que les histoires sont souvent plus complexes que ce qu’on lit dans les journaux. C’est ce qu’on se fait expliquer avec une sagesse inattendue de la part de Yanna, la narratrice du film, qui nous permettra de comprendre la catastrophe du début. Car le film débute en ambulance.

Yanna, 7 ans, est élevée par des parents pas du tout conventionnels dans un coin rural du Québec de 1972. On y baigne dans l’esprit de l’époque. Certains baby-boomers – les plus cool du temps – s’y reconnaîtront un peu. Les plus straight reconnaîtront de leurs amis.
Tragique, poétique…
Jouliks, c’est toute l’histoire de l’enfance de Yanna.
Avides de liberté et rejetant les conventions, ses parents, Zak et Vera, sont les Romeo et Juliette de cette histoire, qui, à ne pas s’y tromper, est une histoire d’amour tragique au sens classique du terme.
Marginaux, issus de milieux différents, les amoureux conjuguent la liberté totale et la vie normale. Cette vie normale qu’ils refusent par moments, mais dans laquelle souvent, en bout de ligne, les enfants souhaitent surtout que les parents ne se chicanent pas, et ne s’en aillent pas.

Jouliks est un film poétique d’une exquise beauté. Poétique dans la mesure où il réussira à troubler vos sentiments et votre raison. Beau de par ses images soignées, baignées de lumière naturelle.
Joukils est un film où on a l’impression que l’auteur, la réalisatrice et le directeur photo parlent d’une même voix. On sent dans cette histoire la franchise toute enfantine de sa narratrice. Oui, dès le début.
Inutile de se cacher la fin de l’histoire. Ce qui laisse le spectateur libre de vivre le parcours qui y mène. Et de partager un bout de la vie normale. Même quand elle est parfois catastrophique.
Un défi
Le succès du film aux guichets dira si Jouliks réussira à relever le défi d’attirer le public vers un film qui dépasse la simple recette de l’action à tout casser ou du feel good.
Avec un film au récit direct et touchant, loin des parades du film d’auteur, autant les producteurs que la réalisatrice partagent le désir d’attirer le public. « J’ai voulu faire un film que les gens auront le goût d’aller voir», dit Mariloup Wolfe, qui ajoute qu’elle trouve sa réponse dans les yeux des spectateurs qui sortent de son film.
« Si les gens sont émus, on peut penser que le bouche-à-oreille va être positif, et que le film va marcher. »

Jouliks sort dans les salles de cinéma le 1er novembre.
Au festival de Milan
Jouliks est en nomination dans cinq catégories à Milan, en Italie, au Milan International Film Festival Awards (MIFF).
Mariloup Wolfe est finaliste pour la meilleure réalisation, et Marie-Christine Lê-Huu pour le meilleur scénario. Le film est également nominé pour la meilleure direction photo, par Jonathan Decoste, le meilleur premier rôle masculin et dans la catégorie meilleur film.
Les gagnants du festival de Milan seront connus le 4 décembre. À noter, dans ce festival, le prix du meilleur film est choisi par un vote du public.
j’ai tellement hâte d’aller voir ce film.
Félicitations et vraiement hâte de voir celui-ci
Je veux aller voir ce film, ça a l’air très bon.
En passant si Yanna a 7 ans et que ça se passe en 1972, elle est donc née en ’65 et fait partie de la génération X, elle n’est pas une boomer!