Il pourrait y avoir une deuxième piste cyclable majeure à Saint-Jérôme sur une voie ferrée inutilisée

Charles Michaud 7 commentaires

Oui, il y avait un autre train du Nord. Et comme pour le premier, il existe une opportunité pour Saint-Jérôme de s’identifier comme une vraie ville cyclable.

L’ancienne voie de chemin de fer, qui appartient aujourd’hui à la compagnie Quebec Gatineau Railway, est elle aussi sans trains.

Son tracé pourrait devenir une piste cyclable qui relierait les secteurs Est et Ouest de la ville. L’ancien tracé de la Compagnie de chemin de fer du Grand Tronc du Canada, qui fut ensuite absorbé par le Canadien National(CN), passait du côté Ouest de la route 117 et de la rivière du Nord.

Une piste cyclable qu’on y aménagerait permettrait de relier les secteurs de Saint-Antoine, les anciennes paroisses de Sainte-Marcelle et Saint-Pierre et le secteur Bellefeuille, mais aussi, en empruntant le pont/barrage qui traverse la rivière au centre-ville, lieu de l’ancienne usine Uniroyal, inactive depuis 1994, de créer un lien cyclable entre l’est et l’ouest de Saint-Jérôme. Ne resterait plus qu’à baliser un trajet urbain pour rejoindre la piste du P’tit train du Nord.

L’usine Canadian Rubber, qui s’est aussi appelée la Boston, la Dominion puis l’Uniroyal. Plus d’informations ici.
Le barrage en 2014.

Cette carte montre en bleu la partie de la piste du P’tit train du Nord qui traverse Saint-Jérôme. L’emprise du chemin de fer Québec et Gatineau, qui permettait autrefois au CN de se rendre dans les Laurentides, est montrée en jaune. Le trait bleu pâle au centre de la carte montre le tracé potentiel d’un lien entre les deux emprises qui pourrait utiliser un barrage existant pour franchir la rivière du Nord.

Pas de détails, pas de prix, mais un intérêt certain

Jean Bellemare est un habitué parmi les citoyens qui assistent au conseil municipal de Saint-Jérôme. Il interroge le maire Maher dans l’extrait vidéo qui accompagne ce texte. « C’est presque la moitié de la ville qui profiterait d’un accès sécuritaire non seulement à la piste cyclable, dit-il, mais aussi au Quartier des sports et à la Polyvalente.»

La Ville de Saint-Jérôme, on le devine, discute avec le chemin de fer depuis plusieurs mois, mais le maire Stéphane Maher refuse d’en discuter publiquement « pour ne pas nuire à la négociation ».

Plusieurs le jugeront peut-être trop réservé puisque l’intérêt de la Ville ne pourrait être plus évident, surtout quand on considère le potentiel de ce corridor oublié. D’ailleurs, dès 2014, Maher évoquait la possibilité pour la Ville d’utiliser le vieux barrage sur la rivière du Nord comme élément d’un lien cyclable entre l’est et l’ouest de la ville.

YouTube video
Le maire de Saint-Jérôme ne peut pas répondre à la question de Jean Bellemare à propos d’une offre potentielle de Quebec Gatineau Railway.

Certains citoyens aimeraient sans doute aussi connaître le poids financier de cet éventuel projet, ne serait-ce que pour comparer le coût d’un réseau cyclable plus complet à celui d’un complexe sportif projeté de 25 M$ dont l’ampleur et la nécessité sont contestés.

Chose certaine, les réponses du maire ne laissent planer aucun doute sur le fait que les discussions continuent, et qu’il ne veut pas avancer de montant. Encore le 27 août, il s’en tenait au silence devant les questions insistantes d’un citoyen, Jean Bellemare.

En plus du tronçon visé par Saint-Jérôme, la Quebec Gatineau Railway possède une voie ferrée qui relie Montréal et Québec par la rive Nord du fleuve Saint-Laurent et dont le trafic de marchandises est faible.

Cette borne intelligente installée à proximité de la Vieille Gare calcule depuis peu le nombre d’usagers, cyclistes et piétons, de la piste du P’tit train du Nord.

Un projet local… qui repose peut-être sur un projet national

Ce n’est pas un secret que Via Rail, seul transporteur ferroviaire de passagers au Canada et hautement subventionné par le gouvernement fédéral, a un intérêt manifeste pour le tracé Montréal-Québec appartenant à Quebec Gatineau Railway.

Via Rail souhaiterait posséder ses propres voies afin d’offrir des services plus rapides et plus ponctuels. Présentement, les trains de passagers voyagent sur des voies du Canadien Pacifique et du CN, et sont fréquemment retardés par des convois de marchandises, qui ont priorité.

On peut penser qu’en vendant une aussi grosse partie de son réseau, la compagnie serait d’autant plus disposée à céder ses voies sur le territoire de Saint-Jérôme.

Les négociations confiées à Serge Perras

À la Ville de Saint-Jérôme, c’est Serge Perras, ancien directeur général adjoint muté au poste de directeur du développement économique, qui serait responsable des négociations avec le chemin de fer. Perras, un ingénieur civil spécialisé en transport, a oeuvré pendant 15 ans dans le domaine du transport ferroviaire, notamment avec le CN.

Il a ensuite été directeur général de la Ville de Sainte-Thérèse pendant une dizaine d’années, de 1998 à 2008, avant de travailler pour Dessau, une firme dont la réputation a été sérieusement entachée lors de la tenue de la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, qu’on appelle aussi la commission Charbonneau.

Son passage chez Dessau avait attiré l’intérêt du parti d’opposition à Sainte-Thérèse, qui faisait remarquer alors que Dessau et ses filiales obtenaient une forte proportion des contrats de génie-conseil de cette ville. En 2010, Perras a répondu à Radio-Canada qu’il ne voyait pas de problème d’éthique en acceptant de devenir directeur de projets majeurs chez Dessau. D’ailleurs, M. Perras n’a jamais fait l’objet de la moindre accusation.

Son nom continue toutefois de circuler dans les médias. Ainsi, la Ville de Saint-Jérôme a confirmé à la radio CIME en août dernier que des allégations avaient conduit l’administration municipale à demander des vérifications au Bureau de l’intégrité professionnelle et administrative(BIPA).

La Ville a aussi mentionné qu’une enquête serrée avait été menée par un enquêteur privé lors de l’embauche initiale de Perras en 2017.

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7 réflexions à propos de <i>Il pourrait y avoir une deuxième piste cyclable majeure à Saint-Jérôme sur une voie ferrée inutilisée</i>

  1. Merci Louis et Charles pour le reportage sur une piste cyclable dans le secteur OUEST de la Ville de St-Jérôme Actuellement il n’y a aucune rue ou site sécuritaire pour se rendre au P’tit-Train du Nord. Les autorités municipaux devraient donner suite aux démarches qu’ils ont fait……..il y a des mois et des mois

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  2. Je verrais un train haute fréquence qui partiraient de st-jérome (carrefours du nord) à boisbriand par ce lien. Avec des arrêt à st-canut/st-scolastique et st-augustin. Ceci pourrais rajouté un lien direct vers Montréal et augmenter les déplacement alternatif causé par les travaux du rem. De plus, il pourrait y avoir un désengorgement de la 50 et la 158

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  3. je croie une piste cyclable . c une bonne un beau projet . mais comment ce fait il qu il a pas longtemps qu’un consielle je dit bien un conseilliez municipal pas une femme conseilliez . que la ville ne peux acheté des terrain prive pour faire des parc ou piste cyclable

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  4. Bonjour, le Québec&Gatineau railways déssert la compagnie Rolland située sur une des parties convoitées. Donc, il serait non souhaitable de convertir cette section en piste cyclable et expliquer vouloir enlever des véhicules sur les routes puisque enlever le service à Papiers Rolland ferait retourner des camions remorques sur les routes. C’est absurde. Donc, la portion sud du projet de voie cyclable devra être repensé. Martin

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  5. je demeure depuis plus de 10 ans a quelques mètres de l ancienne voie ferré du CN maintenant propriété de Quebec Gatineau Railway et la dernière locomotive que j ai vu passer sul sans wagon date d environ 10 ans et je suis assurer que la mauvaise état de la voie ferré ne permettrait pas qu un convoi ferroviaire puisse y circuler. Alors mieux vaut une piste cyclable qu une voie ferré a l abandon.

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