Un cheeseburger démocratique – souper confiné – jour 10, le 30 mars 2020

Charles Michaud 1 commentaire

Voilà maintenant plusieurs jours qu’on partage un repas ensemble. Si c’est votre première fois, vous pouvez lire nos rendez-vous précédents.

Voici donc le «souper confiné» du jour. Nous vous en présentons du lundi au vendredi en ces temps de pandémie.

Si vous voulez contribuer à la réflexion, vos plats sont les bienvenus à [email protected].

Ce soir, notre souper prend la forme d’un casse-croûte, ou de petites bouchées si vous voulez. En clair, j’ai quelques idées dont j’aimerais bien vous parler brièvement. Ne me prenez pas pour un expert, ni même pour quelqu’un qui a étudié le sujet à fond.

On jase comme ça. C’est le printemps. Comme s’il faisait déjà soleil. Comme si on mangeait un cheeseburger au Roi de la patate. 

D’abord, les États-Unis. Un pays que j’aime beaucoup, comme on aime certains amis qui ont des grandes qualités et aussi de gros défauts. Quand je pense aux USA, j’emprunte souvent une expression qui était chère à Bernard Landry, qui disait d’eux qu’ils sont « le pays du meilleur et du pire ».

Malgré des détours épouvantables, c’est un pays bâti sur quelques idées enchâssées dans une constitution rédigée en 1789. Comme cette idée, entre autres, que tous les hommes sont égaux, qui a malgré tout mis presque deux siècles à inclure les femmes et les noirs. Les idées, quand on s’y met, ça se perfectionne, mais ça prend beaucoup de temps.

Une de ces idées, c’est la démocratie, qui veut que le pays soit gouverné par la personne choisie par la majorité des électeurs. Bien des gens croient encore que cette personne est Donald Trump.

Hélas, je vous rappelle certains faits. Il y a presque 3% plus d’Américains qui avaient voté pour Hillary Clinton que pour Donald Trump. En fait, c’est environ 2,9 millions de votes de plus qui sont allés à Mme Clinton. Trump a gagné parce que leur système électoral est brisé. Aussi, parce que comme chez nous, ceux qui se font élire par un système brisé n’ont aucun empressement à le changer. Essentiellement, Trump a gagné parce qu’il a fait des calculs stratégiques qui ont mieux fonctionné, mais surtout parce qu’il a courtisé des électeurs plus mobilisés.

Voilà ce qui explique comment nos voisins du Sud gèrent la crise de la COVID-19 et pourquoi il n’existe pas vraiment de stratégie nord-américaine le moindrement harmonisée.

Bon, je ne veux pas tomber dans une longue discussion sur la politique internationale. Il existe de vrais journalistes spécialisés dans ce domaine.

Mais bien humblement, vu de mes écrans domestiques, je me dis que parmi les leçons de cette crise, j’aimerais bien que tout le monde retienne l’importance d’aller voter, l’importance de prendre part à la conversation publique et l’indispensable nécessité de contribuer au bien commun.. 

Il faut être humble parfois. Nous avons été chanceux. La CAQ a été élue en bonne partie parce qu’une tranche très spécifique du Québec était tannée des libéraux, tannés du discours sur l’indépendance et que beaucoup de gens ne voulaient pas voir des signes religieux qui leur causaient de l’inconfort.

Bon d’accord, je caricature un peu. Beaucoup même. Après tout, je vous avais promis un casse-croûte, pas de la gastronomie…

Et ce n’est pas grave puisque François Legault s’est dressé de façon admirable devant l’épreuve. On ne le dira jamais assez souvent. Il n’a pas été élu pour les talents de gestion de crise qui pourtant nous profitent immensément depuis bientôt un mois. Mais nous avons en ce moment un leader exemplaire, et, il faut le dire, nous le supportons de façon exemplaire. Tous ensemble, on peut s’en faire une fierté dont le rayonnement illumine nos jours gris.

Si tout ça peut nous convaincre d’investir un peu plus de temps dans la vie collective, ce serait un effet secondaire bien utile.

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1 réflexion à propos de <i>Un cheeseburger démocratique – souper confiné – jour 10, le 30 mars 2020</i>

  1. Un détail. Si je ne m’abuse l’expression « le pays du meilleur et du pire », que vous prêtez à Bernard Landry, serait plutôt de René Lévesque. Ce serait un emprunt de bon aloi. À moins qu’il s’agisse de la traduction d’une des citations latines qu’affectionnait particulièrement monsieur Landry.

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