Le conseiller municipal Benoit Beaulieu a tenu à rencontrer la presse locale pour affirmer qu’il est favorable au projet de complexe sportif multifonctions de la Ville de Saint-Jérôme.
Il accuse par ailleurs l’ex-conseiller et ex-député Marc Bourcier, qui s’y oppose, d’être « brouillon » dans ses arguments et de faire de la politique aux dépens du projet.
Beaulieu affirme que Saint-Jérôme devrait aller de l’avant et il est d’avis que la population peut « écouter les élus », même s’il a quitté le parti du maire et de neuf autres conseillers municipaux de Saint-Jérôme depuis l’an dernier.
« Ce projet-là n’est pas passé dans l’esprit de quelqu’un comme ça », insiste-t-il, pour ajouter que la construction d’un complexe sportif découle plutôt d’une demande répétée des citoyens et des milieux sportifs.
« On fait juste suivre les besoins, renchérit-il. C’est essentiel, les jeunes qu’on voit ici autour de nous, ça vient de tous les quartiers et même des villes en périphérie. ( Il rencontrait les journalistes à proximité de l’aréna régional, sur le site proposé du futur complexe. )
Benoit Beaulieu a consacré une bonne part de son propos à discréditer les dires de Marc Bourcier, qui s’était levé, dès l’automne dernier, pour s’opposer au projet. Déjà en septembre 2019 Bourcier jugeait le projet trop coûteux et « pharaonique » craignant qu’il dépasserait les 26M$ annoncés par Maher pour atteindre 28M$. Or Saint-Jérôme tente présentement d’adopter un règlement qui fera passer le coût du projet à 32,5M$, qui est contesté par deux conseillères municipales, entre autres opposants.
Plus récemment, Bourcier revenait à la charge en reprochant à l’administration Maher d’avoir ignoré un partenariat avec l’Académie Lafontaine pour améliorer des infrastructures sportives déjà existantes au lieu d’en construire de nouvelles.
Un partenariat avec l’Académie Lafontaine qui aurait été « illégal » dit Benoit Beaulieu, opinion juridique en main. Il reprend ainsi les dires du maire Stéphane Maher, qui affirmait lui aussi qu’une entente avec l’Académie Lafontaine serait illégale.
« Nous avons les moyens »
Selon Benoit Beaulieu, la Ville, qui vient de réaliser un surplus de plus de 9 millions de dollars, a les moyens de se payer ce complexe. Il a aussi tenu à mentionner que le projet est davantage un complexe sportif intégré que seulement un soccerplex.
« Bourcier le Brouillon »
Le conseiller Beaulieu n’a pas ménagé son ex-confrère Bourcier, reprenant plusieurs fois la formule « Bourcier le Brouillon » pour s’opposer à ses arguments, qu’il juge inacceptables.
Et les avantages du projet?
Pourquoi ne pas présenter les attraits du projet aux côtés des gens qui le défendent plutôt que de s’en prendre à Bourcier, lui a demandé un journaliste de la radio locale. « Parce que je voulais rétablir les faits », a dit Beaulieu, qui a ajouté que Marc Bourcier « semble avoir l’attention des médias chaque fois qu’il prend une position. »
« Il est un simple citoyen, il ne représente aucun groupe. Il n’est pas associé à rien, il ne veut que se faire du capital politiqu, a dit Beaulieu. Je n’ai pas le choix d’intervenir, c’est mon rôle d’élu. »
Pourquoi ne pas présenter les faits, les chiffres et consulter les citoyens pour obtenir une réponse claire, a renchéri le même journaliste. « On le fait depuis sept ans, a répondu Beaulieu. En ce moment cette opposition-là c’est un stunt publicitaire pour nos opposants politiques. »
L’expression « nos opposants» a incité TopoLocal à demander au conseiller Beaulieu s’il avait consulté Stéphane Maher avant de prendre la parole publiquement. « Avant d’écrire ce que j’en pensais, j’ai dû aller chercher des informations pour être sur que j’étais correct pour tout l’aspect financier. C’est bien évident que Stéphane Maher a été au courant de ça, en tout respect. »
« Mais non, je ne suis pas membre de son parti ni de son équipe. Mais je ne rejette pas pour autant tout ce qu’il propose. Je prends la parole aujourd’hui parce que je pense que c’est mon rôle comme élu. Je n’ai pas senti que personne d’autre ne le ferait à l’intérieur de l’équipe de Vision Saint-Jérôme [le parti du maire]. Je ne suis ni pour ni contre [le parti]. La beauté, c’est que je peux m’exprimer selon mes valeurs. »
Les coûts et les bénéfices pour la population…
TopoLocal a aussi demandé à Benoit Beaulieu, comme nous l’avons fait pour Stéphane Maher il y a plusieurs mois, s’il avait vu un plan d’affaires, ou une analyse des coûts/bénéfices du projet.
Comme toute justification des coûts, Maher avait d’ailleurs affirmé à l’automne 2019, que le projet ne dépasserait pas 26 M$, qu’il se « paierait tout seul » et que Saint-Jérôme serait la « risée du Québec » avec un terrain de soccer de moins de 11 joueurs. Maher avait même cru bon ajouter à ce moment-là que des responsables de l’Impact de Montréal avaient été « très impressionnés » par le projet de Saint-Jérôme.
« En fait, c’est pas cet aspect-là qui me préoccupait » a répondu Beaulieu quant au rapport coûts/bénéfices du complexe sportif, « parce que de toute façon, dans tous les cas, on va le faire. Le besoin est là. Le besoin est criant.
Ce qui me préoccupait c’est de savoir si la Ville avait les moyens. C’est cette recherche-là que j’ai faite, c’est cette recherche-là que je partage avec vous. Nous avons les moyens. »
Ne pourrait-on pas se contenter d’un projet plus modeste et atteindre les mêmes objectifs?
« Ça fait 3 ans que le projet avance, a dit Benoit Beaulieu, quand un projet comme celui-là avance, le temps qu’on le structure et l’organise, qu’il gagne de l’acceptation sociale, y’a des couts d’inflation qui s’installent. »
Le conseiller croit que dans les conditions actuelles du marché de la construction au Québec, les coûts sont fortement à la hausse. « Alors plus vite on va accoucher de ce projet-là, plus d’économies on va faire », a-t-il suggéré.
Un projet régional?
Interrogé à savoir s’il n’aurait pas été possible de réaliser un projet en partenariat avec les municipalités voisines de la MRC Rivière-du-Nord, dont certaines sont déjà partenaires de l’aréna régional, Beaulieu a rejeté les questions sur les autres maires de la région.
« Faudrait leur poser ces questions-là à eux. » Beaulieu a formulé l’opinion que les villes devraient mieux travailler ensemble en fonction des rôles de chacune, suggérant même que la MRC n’hésite pas à faire appel à des « sommités » pour leur faire des recommandations.
« Il y a eu plusieurs enjeux où les villes ont eu des divergences, et moi je pense que la MRC aurait avantage à vraiment regarder cela. Le Quartier 50+ c’est extraordinaire, mais quand on a demandé aux villes de payer le juste prix, elles ont reculé. »
Quand TopoLocal lui a demandé si le fait de rester en poste malgré des accusations de fraude électorale ne diminuait pas le capital de confiance et de crédibilité de Stéphane Maher auprès des autres villes, M. Beaulieu a préféré ne pas commenter.
« Notre projet de complexe sportif multifonctionnel misera sur plusieurs plateaux qui serviront pour plusieurs sports, que ce soit la gymnastique, le soccer, le football, le baseball, etc. Il pourra être divisé en une, deux et même 3 aires distinctes. Il sera possible de faire profiter les citoyens jérômiens de ces installations, ainsi qu’aux groupes d’adultes de louer les plateaux lorsque ceux-ci seront disponibles », a-t-il conclu.
Très bonne opinion monsieur Beaulieu. Je suis d’accord avec vous.
Le rapport final de BC2 soulève beaucoup de questions sans réponse.
Les 4 modèles présentés, aucune municipalité n’est maître d’oeuvre, pourquoi?
3 des modèles étudiés sont des OBNL?
Un des modèle est justement un collège privé, une OBNL comme l’Académie Lafontaine, qui a reçu une subvention de 3 millions, le conseiller Beaulieu avait-il consulté ce rapport?
Avec une subvention de 7.5 millions ce projet réalisé avec l’Académie Lafontaine coûterait rien aux contribuables, pourquoi le laisser de coté?
Quel est le plan d’affaire du projet de 32.5 millions?
La vraie question: en a-t-on vraiment besoin?
A-t-on peur de consulter la population sur ce sujet?