Devant la possibilité que la Compagnie électrique Lion installe sa future usine de batteries à Mirabel plutôt que sur un de ses terrains, la Ville de Saint-Jérôme estime qu’elle subit « de la concurrence déloyale » de la part d’Aéroports de Montréal, la société qui gère le parc immobilier entourant l’aéroport de Mirabel.
Pour sa part, Lion, par l’entremise de son porte-parole Patrick Gervais, affirme à TopoLocal qu’il n’y a pas encore de choix de fait, et que par ailleurs, Lion ne s’était « jamais engagée » à construire l’usine à Saint-Jérôme.
Le porte-parole a poursuivi en ajoutant que Lion compte bien choisir le meilleur site possible pour ses besoins, se gardant bien d’en faire une compétition. La compagnie, a-t-il ajouté, ne « comprend pas le comportement de Saint-Jérôme » dans ce contexte.
Saint-Jérôme invoque une entente signée
La mairesse de Saint-Jérôme Janice Bélair-Rolland, en poste depuis une semaine, affirme par voie de communiqué que la Ville et Lion ont signé un accord de principe en vue de l’implantation de la future usine à Saint-Jérôme.
Or s’il est vrai qu’il existe une entente signée où les parties s’engagent à préparer une entente, il faut mentionner que le terrain visé initialement ne visait qu’une partie des projets de Lion. Il faut ajouter aussi que l’accord permet clairement aux deux parties de réévaluer la proposition sans contrainte. L’accord dit « aucune obligation juridiquement contraignante entre les parties ne sera créée et aucune des parties n’engage sa responsabilité envers l’autre… avant la signature de la documentation définitive. »
C’est l’ex-maire Stéphane Maher, aujourd’hui destitué, qui avait annoncé il y a cinq mois cet accord de principe.
Un projet qui prend une grande envergure
Il faut dire que les projets de la Compagnie électrique Lion prennent une envergure qui dépasse de loin l’ordre de grandeur de l’accord de principe entériné en novembre 2020.
L’usine de batteries projetée à l’époque exigeait un terrain d’environ 500 000 pieds carrés alors que les projets d’avenir de Lion laissent plutôt croire que c’est sur 5 millions de pieds carrés que pourraient s’étendre les installations futures de la compagnie.
Selon Janice Bélair-Rolland, Lion a reçu une « offre en or » de la part d’Aéroports de Montréal qui permettrait à la compagnie de s’installer à proximité de l’aéroport. Elle a ajouté que Saint-Jérôme pouvait facilement offrir des superficies comparables, disponibles dans le secteur Bellefeuille, dont la plupart appartiennent déjà à la Ville.
« C’est juste pas juste », a affirmé la mairesse, qui dénonce le fait que l’organisme fédéral fasse de la compétition déloyale à Saint-Jérôme grâce à des territoires expropriés et à « des terres agricoles ».
La mairesse déplore le fait que d’autres entreprises ont quitté le parc industriel de Saint-Jérôme et voudrait bien renverser la tendance. Elle a souligné, entre autres, la nouvelle usine de panneaux de la compagnie Foliot, de même que les usines de Pama, une entreprise de stérilisation, et de Métautek, une compagnie de produits de métallurgie, qui ont quitté le parc industriel de Saint-Jérôme pour s’installer dans le parc industriel de l’aéroport ces dernières années
Une aide de Québec et Ottawa
Le 15 mars, une annonce conjointe des premiers ministres Justin Trudeau et François Legault révélait un investissement à parts égales de 100 M$ de leurs gouvernements dans le projet d’usine, évalué à 185 M$.
Saint-Jérôme et des « emplois à Saint-Jérôme » ont été maintes fois évoqués lors de l’annonce, et un communiqué gouvernemental mentionnait explicitement que l’usine serait à Saint-Jérôme. La Ville ne participait pas à l’annonce publique.
Néanmoins, la Ville de Saint-Jérôme avait émis un communiqué dans lequel elle « se réjouissait » de l’annonce et évoquait un chantier sur la rue De Martigny dès septembre.
Dure réveil, on vient de découvrir après 50 ans l\’existence de Mirabel et l\’attrait économique qu\’il représente. Une occasion de se prendre en main et de voir comment Mirabel et Saint-Jérôme pourrait travailler ensemble.
La mairesse déplore le fait que d’autres entreprises ont quitté le parc industriel de Saint-Jérôme et voudrait bien renverser la tendance. Elle a souligné, entre autres, la nouvelle usine de panneaux de la compagnie Foliot, de même que les usines de Pama, une entreprise de stérilisation, et de Métautek, une compagnie de produits de métallurgie, qui ont quitté le parc industriel de Saint-Jérôme pour s’installer dans le parc industriel de l’aéroport ces dernières année