Normand Beaudet demande aux candidats à la mairie de Saint-Jérôme de prendre pouvoir sur la gestion régionale des déchets. Photo Charles Michaud/TopoLocal

« Quel futur maire de Saint-Jérôme se battra pour que notre région cesse de servir de poubelle du Québec ? »

La rédaction de TopoLocal 3 commentaires

Normand Beaudet se bat depuis plusieurs années. Il s’oppose à l’enfouissement massif de matières résiduelles organiques à Sainte-Sophie, ainsi qu’aux décrets du ministre Benoit Charette qu’il juge odieux. « À coups de décrets d’agrandissement de mégadépotoirs, dit-il, le ministre Charette veut imposer pour encore 20 ans ici et 10 ans à Drummondville une vocation de régions poubelles. »

« Pendant ce temps, les élus de la MRC Rivière-du-Nord refusent de défendre nos intérêts environnementaux et semblent même se féliciter d’accommodements timides qui ne font que laisser libre cours aux décisions du ministre. De plus, ils esquivent leur responsabilité de consulter la population, ajoute Normand Beaudet. Il est temps, croit-il, que la question environnementale s’invite dans les élections municipales. »

Saint-Jérôme devrait être une force de changement

Le militant ajoute qu’il est resté bouche bée en entendant la mairesse Janice Bélair-Rolland, qui semblait se féliciter lors d’un récent conseil municipal d’une diminution de 5000 tonnes de déchets dans sa ville. « C’est un total ridiculement timide quand on songe que le dépotoir de Sainte-Sophie est en train d’obtenir la permission d’enfouir un million de tonnes par an pour les 20 prochaines années! Les maires doivent être nettement plus actifs dans ce dossier et Saint-Jérôme devrait être une force de changement », conclut-il.

Une lettre ouverte

Ci-contre, une lettre ouverte que Normand Beaudet adresse aux candidats et à la candidate à la mairie de Saint-Jérôme:

Saint-Jérôme à la MRC de la Rivière-du-Nord : une force de changement ou de statu quo ?

Constatant le peu de leadership du conseil municipal sortant sur les enjeux écologiques notamment son rôle à la MRC de la Rivière-du-Nord pour la lutte contre les changements climatiques et celle au méga-enfouissement pêle-mêle (Lieu d’enfouissement technique-LET Ste-Sophie), un modèle générant d’importantes émissions de GES ; 

Constatant le silence et déni de ses responsabilités en relation avec l’agrandissement qui saccagerait 57 hectares de boisé dont 18 en milieu humide à ce mégadépotoir privé sous juridiction de la MRC Rivière-du-Nord ;

Saint-Jérôme reste muet face à l’ajout projeté, entre 2022 et 2040, de près de 20 millions de tonnes de déchets contaminés (l’équivalent de 10 stades olympiques à ras bord). À ce site, le lixiviat (dépôt liquide) des déchets barbotte sur des membranes intérieures dont la garantie varie entre 5 et 20 ans selon le fabricant! ( Données tirées du rapport du Bureau des audiences publiques sur l’environnement – BAPE, sur le LET Ste-Sophie, janvier 2020 ). Pour la vieille partie du site, qui a servi de 1964 à 1997 et qu’on estime à plus ou moins 5 millions de tonnes, il n’y a aucune membrane.  

De plus, le méga-enfouissement pêle-mêle (incluant de la matière organique) qui se pratique à Sainte-Sophie est le pire modèle pour l’environnement. Il émet des tonnes de GES, d’abord par le transport des déchets qui y sont acheminés (près de 20 % de tous les déchets du Québec) et aussi par le puissant méthane, issu de la matière organique enfouies. Cette dernière (60 % de toute la matière enfouie) aurait dû être bannie de l’enfouissement en 2020 et détournée vers le compostage écologique, pour être retournée à la terre car elle est très utile pour réduire les engrais chimiques en l’agriculture.  

Cette promesse électorale bidon est récurrente depuis plus de 15 ans. Actuellement des solutions existent, par exemple, le financement par l’État d’infrastructures régionales de détournement par le compostage et le recyclage. Ces infrastructures sanitaires pourraient réduire jusqu’à 90 % l’enfouissement des matières résiduelles. (Un potentiel confirmé par RECYC–QUÉBEC au BAPE générique de 2021)  

Considérant que la gestion des déchets est un service public payé par les contribuables, il devrait relever d’abord et avant tout des gouvernements et de la santé publique environnementale mais non d’intérêts privés ou de lobbies économiques comme c’est le cas actuellement.

Mes questions sont les suivantes: 

  • Quels sont vos engagements pour que la MRC de la Rivière-du-Nord cesse d’être la poubelle du Québec?  
  • Quels sont vos engagements pour que la MRC de la Rivière-du-Nord cesse de tergiverser et consulte enfin la population sur l’importation massive de déchets, tel que prescrit par loi ?  

À l’invitation de jeunes comme Greta Thunberg, des millions de personnes dans le monde – dont près de 5 000 personnes à Saint-Jérôme, ont pris la rue en septembre 2019 pour exiger des élus qu’ils-elles agissent, car nos actions citoyennes individuelles ne suffisent plus. Tous les indicateurs sont au rouge nous alerte le GIEC. C’est la décennie de l’action! Pas dans ma cour? Non, chacun dans sa cour et les matières résiduelles seront bien gérées! 

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3 réflexions à propos de <i>« Quel futur maire de Saint-Jérôme se battra pour que notre région cesse de servir de poubelle du Québec ? »</i>

  1. Monsieur Beaudet a raison. Ses constats sont exacts. Les solutions alternatives qu’il propose valent l’effort à fournir pour les appliquer. Mais il faut aussi travailler en amont. Par exemple, faire pression sur les grandes chaînes de distribution alimentaire pour éviter le suremballage alimentaire (légumes emballés en pellicule plastique individuellement, exiger la disparition complète des sacs d’emballage plastique à la caisse par exemple); fournir des bacs de compostage à toutes les adresses civiques de la ville, même les multi-logements.

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  2. Qui plus est, il y va de la sécurité des citoyens. Les quantités de déchets amenés à ce dépotoir constituent une menace pour l’environnement (contamination potentielle des nappes phréatiques -eaux souterraines – qui sont une source d’approvisionnement des municipalités de la région). Quand on sait que plus de 80%* des matières qui sont enfouis, pourraient être détournées (recyclage, réutilisation, compostage pour engrais naturel etc.). Prenons conscience des émanations toxiques résultant de la présence de matières organiques dans ce dépotoir et des liquides qui en ruisselle. RÉAGISSONS PENDANT QU’IL EN EST TEMPS !
    La mairie peut agir en limitant les quantités de déchets amenés à cet endroit. ÇA PRESSE !

    *source: Recyc Québec

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